Rayonnement solaire 1998, 1999, 2000
Ce
texte reprend en grande partie les lignes rédigées par Denis Claveau (2001) et
Emmanuelle Bergeron (2001).
M.
Normand Bergeron, sous-ministre associé à l'énergie et aux changements
climatiques au ministère des Ressources naturelles (MNR) du Québec et M. Donald
Maltais, chargé de projets à la Direction de la planification et de la
recherche, Secteur de l'énergie à ce même ministère, sont venus remettre au
recteur de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), M. Bernard Angers et au
professeur et directeur du Laboratoire de télédétection de l'UQAC, M. Gilles H.
Lemieux, la dernière tranche d'une subvention du MNR soulignant le dépôt du
rapport final du projet de cartographie par satellite de la ressource solaire
au Québec. Ce projet a été réalisé en deux phases qui ont nécessité des
investissements de 410 000 $ au total dont deux subventions du ministère, la
première de 135 000 $ et la seconde de 155 000 $.
C'est
grâce à ces deux importantes subventions (Programme d'aide au développement des
technologies, Direction des politiques, des études et de la recherche) que
l'équipe de physiciens et de géographes du Laboratoire de télédétection de
l'UQAC a pu réaliser la cartographie par satellite de la ressource solaire au Québec
pour les moyennes quotidiennes mensuelles des trois dernières années. Ces
récents travaux de recherche de pointe ont démontré la faisabilité, en temps
quasi réel, de la cartographie par satellite de la ressource solaire.
Dans
le cadre du projet, le laboratoire a validé et adapté pour les latitudes du
Québec, le modèle développé par Richard Perez, de l'Atmospheric Sciences
Research Center de l'Université de New York à Albany et produit des cartes
mensuelles représentant la moyenne quotidienne du rayonnement solaire global
pour les douze mois de l'année. Ces cartes d'ensoleillement donnent une
information, jusqu'ici impossible à déterminer, sur la distribution du flux
solaire à l'échelle du territoire.
Pourquoi
mesurer le rayonnement solaire? Bien sûr, en tout premier lieu, en vue
d’installer des panneaux photovoltaïques, capables de transformer la lumière
solaire en électricité. En Nouvelle-Angleterre, on songe déjà à coupler les
compteurs électriques avec des panneaux solaires, comme solution aux coûts
exorbitants de l’électricité.
Mais
il pourrait y avoir d'autres retombées. Le Laboratoire de télédétection
collabore étroitement avec le consortium de recherche sur la forêt boréale
commerciale de l’UQAC. Les informations sur le rayonnement solaire pourraient
être fort utiles non seulement pour connaître la récurrence des feux, mais pour
la gestion globale des forêts. L’agriculture aussi pourrait en profiter: la
cartographie de la ressource solaire a permis d’identifier un microclimat
distinct dans la région de Saint-Prime, au Lac Saint-Jean. Si cette zone
agricole est particulièrement fertile, ce n’est pas uniquement à cause du sol,
mais parce qu’elle reçoit plus d’ensoleillement que le nord de la région. « Ces
informations pourraient éventuellement aider les agriculteurs à choisir des
cultures idéales pour un certain type d’ensoleillement », suggère Raymond
Bégin.
Les
données sont de première importance pour l'évaluation du potentiel de la
productivité végétale et énergétique (panneaux photovoltaïques), autant pour
les travaux de recherche en écologie végétale, en agriculture, en foresterie
(assèchement et stress hydrique, récurrence des feux) que pour ceux sur les
énergies renouvelables. Les retombées économiques des travaux de recherche
appliquée déjà envisagés (ressources hydriques, tourisme, océanographie, etc.)
seront amplifiées par l'infrastructure dont se dotera l'UQAC. En effet,
l'implantation souhaitée d'une station d'acquisition, de traitement et de
transfert des données géospatiales rendra possible la mise à jour horaire de
ces cartes pour tout le Québec, le Canada et l'Amérique du Nord.
Cette
éventualité est à la base d'un important projet de collaboration internationale
Canada-États-Unis nommé « Évaluation de la ressource solaire en ligne » (Online
Satellite-Based Solar Resource Project) impliquant le Laboratoire de
télédétection de l'UQAC, l'Atmospheric Sciences Research Center de l'Université
de New York à Albany et le National Renewable Energy Laboratory du gouvernement
fédéral américain (NREL). Des consultants européens de l'Université de Genève,
de l'Université Oldenburg et du Groupe Satellight de la Communauté économique
européenne sont aussi associés à la première phase qui pourrait déboucher sur
une collaboration internationale au sein de l'International Energy Agency
(IEA). Le but est de produire des cartes courantes et historiques de l'énergie
solaire, des compilations de séries temporelles de l'énergie reçue, des
prédictions d'énergie instantanée (nowcasts), des prévisions de l'énergie à
recevoir (forecasts) et d'autres données dérivées concernant le solaire.
RÉFÉRENCES
BERGERON,
Emmanuelle, 2001, Cartographier l’énergie solaire, 31 août,
http://www.sciencepresse.qc.ca
CLAVEAU,
Denis, 2001, Le Laboratoire de télédétection de l'UQAC réalise une première en
cartographie par satellite de la ressource solaire au Québec, Université du
Québec à Chicoutimi, Direction des Communications, le 18 juin
LEMIEUX, Gilles-H., Raymond BÉGIN, Daniel Bégin, André
ARSONNEAULT et Richard PEREZ, 2001, Cartographie par satellite de la ressource
énergitique solaire au Québec, 23e Symposium canadien sur la
télédétection et 10e congrès de l’association québécoise de
télédétection, Universiré Laval, août. PDF
Laboratoire
d’expertise et de recherche en géograqphie appliquée (LERGA), juin 2010.
Atlas
électronique du Saguenay–Lac-Saint-Jean: http://www.uqac.ca/atlas