Les visiteurs de l’Atlas électronique du Saguenay–Lac-Saint-Jean,
2006-2007
INTRODUCTION
Depuis l’année 2000, l’Atlas électronique du
Saguenay‑Lac-Saint-Jean a produit des centaines de cartes et des milliers
de pages sur Internet. Les animateurs de ce projet d’analyse régionale viennent
de faire un examen détaillé de son influence, notamment en observant le profil
des visiteurs et leurs préférences.
Le présent texte fait un rappel de la synthèse comprise
dans un rapport de recherche sur la question. Le rapport complet est disponible
sur le site de l’Atlas en format PDF et téléchargeable à partir de la section
« Productions connexes » dans ce site Web: www.uqac.ca/atlas, et directement à cette adresse: ./docDownload/rapport_visiteurs.pdf
Nous présentons ici une courte mise en
situation et un tableau de ce qui se dégage à la suite de l’étude.
La réflexion sur le développement
des territoires régionaux ne peut se passer d’instruments qui alimentent les
banques d’information nécessaires à ceux qui sont les acteurs responsables du
devenir de l’espace et aux populations qui habitent cet espace.
Les problèmes de développement
régional et des régions nécessitent des analyses qui ont pour objet une
meilleure définition des éléments dynamiques qui les composent. Ils ont besoin
d’être compris et analysés afin de déceler et de mesurer les tendances et, si
possible, d’envisager les correctifs pour les rediriger, influer sur eux.
L’analyse géographique régionale
est généralement bien servie par la production de séries de cartes ou d’atlas
qui ont comme première mission d’étudier les structures spatiales qui composent
le territoire. Il faut dire que « la carte ne parle pas toute
seule, il y faut un apprentissage »; notamment lorsque l’on fait référence
à l'emploi de modèles et à l'identification des formes spatiales au moyen de
modèles géographiques de référence (Brunet 2006).
Le moyen envisagé pour la région
du Saguenay‑Lac-Saint-Jean au Québec (Canada) par une équipe de
chercheurs universitaires a été de produire un atlas géographique de cette
région (dite région-ressource).Ce territoire est peuplé de quelques centaines
de milliers d’habitants s’adonnant à des activités économiques variées basées
notamment sur l’industrie du bois, de l’aluminium et de l’agroalimentaire. De
plus, sa position géographique, occupant un grand bassin hydrographique serti
au milieu du Bouclier canadien, l’individualisait comme étant « une oasis
tempérée en milieu nordique » (Gauthier et Bouchard 1981).
C’est en 1995 que naît l’idée de
réaliser un projet d’Atlas du Québec et de ses régions lors d’un colloque tenu
dans le cadre du congrès de l’Acfas à Chicoutimi (Carrière, Grégoire et Klein
1997). En 1997, l’équipe de l’UQAC (Université du Québec à Chicoutimi)
répondait alors à la commande de réaliser un prototype de ce que pourrait
être un atlas électronique d’une région (présentation faite au colloque de
l’Acfas à Trois-Rivières). C’est à partir de cet essai, qu’ont démarré
d’autres expériences régionales (dont celles du Bas-Saint-Laurent et de
Québec-Appalaches).
Depuis le début, l’équipe de
l’Université du Québec à Chicoutimi a mis plus de 600 cartes thématiques sur le
Web. Elle a essayé, dans un premier temps, de réaliser l’état des lieux et, par
la suite, d’approfondir des dimensions chères aux chercheurs et aussi aux
partenaires provenant du milieu.
ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES
La méthodologie utilisée dans
le cadre de d’étude sur le rayonnement de l’Atlas repose sur des données
provenant, pour la plupart, du système d’analyse automatique Awstats disponible
sur le Web et utilisé par le Service de l’informatique de l’Université du
Québec à Chicoutimi. On y trouve: le nombre de pages vues selon le moteur de
recherche utilisé par les visiteurs; la fréquence des mots utilisés dans les
moteurs de recherche sur le Web comme Google, Yahoo; les pages vues par divers
hôtes IP et selon les origines, les pages vues par pays; la fréquence des
cartes consultées, etc. Dans la plupart des cas, la période sur laquelle
reposent les données s’étend sur au moins un an; selon le cas, c’est 12 mois
(soit du 1ier avril 2006 au 31 mars 2007), ou 13 mois (soit du 1ier
avril 2006 au 30 avril 2007). L’analyse des données est basée essentiellement
sur le calcul des fréquences. Ceci permet de déterminer l’importance en nombre
des aspects étudiés, d’effectuer des classifications ordinales; bref, confirmer
ce que nous observons jour après jour et aussi de découvrir des révélations
inattendues.
L’analyse portant sur les points
d’intérêt manifestés par les visiteurs, sur la fréquence de leurs venues et sur
leur origine permet d’apporter des considérations révélatrices de l’utilisation
du contenu de l’Atlas électronique du Saguenay‑Lac-Saint-Jean.
1_Depuis le début du projet en 2000, la consultation de l’Atlas se
maintient. Actuellement, la moyenne mensuelle de connexions Internet joue
autour de 915. En date du 5 novembre 2007, le total était de 75 000.
2_Les visiteurs passant par les moteurs de recherche comme Google
et Yahoo utilisent plusieurs mots significatifs pour atteindre le site, soit
389 mots pertinents dont la fréquence totale s’élève à 36 748 fois. C’est
l’aspect Économie qui retient le plus l’attention. Les dimensions liées à la
définition des territoires, à la forêt et au bois, aux concepts et aux méthodes
associées à des analyses méritent d’être soulignées.
3_L’origine des visiteurs, analysée à partir des adresses IP
(Internet Protocol), montre que c’est l’ensemble des entreprises ou
organisations situées au Canada qui enregistre le plus grand nombre de
communications, soit 56 % des 205 805 compilées. Cela veut dire, entre
autres, que 44 % des communications proviennent de l’extérieur du Canada. C’est
une firme « localisée » à Amsterdam qui est la plus active avec une
fréquence de consultation de 46 414.
Les
serveurs utilisés par les visiteurs et qui ont le Canada comme origine
proviennent à 93 % du Québec. Les sites référenceurs ont pour origine la région
du Saguenay‑Lac-Saint-Jean dans une proportion de 2 sur 3; signalons à
cet égard le portail de la région étudiée, le volet Exportations de l’Atlas et Le
Bulletin Régional (un journal en ligne).
4_La provenance des visiteurs par pays présente un portrait plus
détaillé du rayonnement géographique. Les visiteurs proviennent de 131 pays
différents allant du Canada (évidemment) jusqu'à la Tanzanie. Sur un grand total de 367 517 pages vues par les visiteurs, 59 % ont été
consultées par les Canadiens, 13 % par les États-Uniens, 12 % par les Français;
ces trois pays forment le groupe des plus grands habitués.
Viennent
ensuite la Corée du Sud, l’Allemagne et la Chine auxquelles on peut ajouter à un degré moindre la Russie, le Brésil, l’Ukraine, la Grande-Bretagne, l’Inde, le Japon, l’Algérie, la Norvège, la Thaïlande et le Mexique. Si l’on tient compte des ratios par rapport à la population totale des pays ou des
usagers d’Internet, il faut ajouter Monaco, la Norvège, Les Bermudes, Antigua et Barbuda, les Émirats arabes unis, la Suisse et Hong Kong.
5_Les cartes qui ont été vues sur le site de l’Atlas sont au
nombre de 404 et elles ont été consultées 22 803 fois au total et 56 fois
en moyenne. Parmi les grands thèmes définis par l’Atlas, c’est celui des
Activités et Ressources (29 %) qui a exercé le plus d’attrait, particulièrement
par l’entremise de l’activité agricole (bleuet et fromage) et aussi de
l’industrie manufacturière. Suivent les grands thèmes Territoire (26 %) et
Environnement (23 %).
En fait,
les quatre champs disciplinaires de la géographie les plus consultés
(territoire, agriculture, géologie et géomorphologie ainsi que population)
regroupent 50 % de toutes les fréquences des cartes vues. Les cartes consultées
concernent également le Moyen-Nord, le climat et l’écologie, l’aménagement et
l’utilisation du sol, les voies de communication, les services, les achats et
les dépenses, le flux de travailleurs, les caractéristiques des municipalités,
le commerce de gros, les transports, les emplois, l’occupation et le chômage,
le tourisme et le plein air ainsi que les revenus.
Il est
intéressant de constater que les cartes de structure et d’évolution, celles
relatives aux indices, aux taux et aux quotients de même que celles
représentant des modèles s’inscrivent avantageusement dans la recherche par les
utilisateurs d’information explicative et synthétique sur la région.
Voilà des résultats encourageants. Il restera
à vérifier dans une étape ultérieure ce que font réellement les visiteurs avec
les informations qu’ils consultent. Cela risque d’être compliqué à réaliser,
mais aussi intéressant sur le plan de la portée de l’Atlas.
Note:
une version anglaise de ce texte est publiée dans le Bulletin Cartouche
de l’Association canadienne de cartographie, printemps 2008.
RÉFÉRENCES
BRUNET,
Roger, 2006, Pour une pratique raisonnée et rationnelle de la représentation
des territoires, Colloque sur la Représentation des territoires, organisé à Turin par la Région du Piémont, http://www.mgm.fr/ARECLUS/page_auteurs/Brunet4.html
CARRIÈRE, Jean et
Juan-Luis KLEIN, 2000, L’Atlas du Québec et de ses
régions: vers une gestion territoriale sur l’autoroute de l’information,
Université du Québec, Réseau, vol. 28, No 7, p. 14-19.
GAUTHIER, Majella-J.
2008, L’Atlas électronique du Saguenay‑Lac-Saint-Jean: son rayonnement
chez les visiteurs, Laboratoire d’expertise et de recherche en
télétédection et en géomatique, Université du Québec à Chicoutimi, rapport de
recherche, 68 p. Disponible en format PDF sur le site de l'Atlas
dans « Productions connexes » et directement à cette adresse: ./docDownload/rapport_visiteurs.pdf
GAUTHIER, Majella-J.,
et Louis-Marie BOUCHARD (codirecteurs), 1981, L’Atlas régional du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Gaëtan Morin Ed., 98 planches.
Majella-J.
GAUTHIER et Carl BRISSON, janvier 2008.
Atlas
électronique du Saguenay–Lac-Saint-Jean: www.uqac.ca/atlas |