Dispersion des baux de villégiature détenus par les résidents de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, 2010


BUT ET OBJECTIF

La carte vise à illustrer la répartition des baux de villégiature situés dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean et détenus par les résidents d’une grande région regroupant la région de la Capitale-Nationale et celle de Chaudière-Appalaches, puis à analyser leur concentration et leur dispersion en 2010.

On se souviendra que la combinaison de ces deux régions est justifiée par le fait que l’un des sous-objectifs du dossier villégiature est de mesurer le trafic sur la route 175 à quatre voies.


ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

Les données sur les baux de villégiature proviennent des fichiers du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec. On y trouve notamment les informations relatives à la localisation géographique (latitude et longitude) et aussi l’adresse, dont le code postal du lieu de résidence des détenteurs. Les données relatives au découpage en régions, en MRC et en municipalités proviennent du ministère des Affaires municipales, des Régions et l’Occupation du territoire (MAMROT). Chaque point représente un bail et l’ellipse correspond au modèle centrographique: le centre de la figure est le centre de la distribution et la surface devrait comprendre théoriquement 68 % des effectifs (un écart-type).

Pour plus de détails, voir le texte sur la Présentation du projet.


COMMENTAIRES

Le patron de répartition des baux est très similaire à celui de la Capitale-Nationale, car c’est la région qui possède le plus de baux (732 versus 276) sur un  total de 1 008. Il faut dire aussi que, d’avance, les deux régions avaient de grandes similitudes. Les résidents de cette grande région possèdent 10,56 % de tous les baux détenus par les villégiateurs. C’est toujours la MRC du Fjord-du-Saguenay qui possède le plus de baux, avec un total de 568 (56 %). La répartition du reste des baux dans les autres MRC est à peu près la même (même pourcentage) que pour la région de la Capitale-Nationale seule. L’ellipse de dispersion prend une forme presque ronde et est relativement grande avec 8 871 km2.

L’addition des baux et la superposition des ellipses pour les détenteurs du Saguenay—Lac-Saint-Jean et de la grande région de Québec (Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches) ouvrent des possibilités de comparaison. On remarque que l’ellipse de la grande région de Québec possède un centre situé plus à l’est et occupe une superficie légèrement plus grande que celle des résidents du Saguenay—Lac-Saint-Jean, soit 8 871 km2 par rapport à 6 928 km2. Cela peut laisser supposer que les gens de la grande région de Québec ont moins tendance à aller dans les MRC du Lac-Saint-Jean et qu’ils se dispersent un peu plus sur le territoire (voir la carte ci-jointe).

Il est légitime d’affirmer que la taille de la population d’une MRC va avoir un impact direct sur le nombre de baux provenant de cette MRC. En effet, la communauté métropolitaine de Québec (représentée comme MRC de Québec sur la carte), qui a le plus haut taux de population de ces deux régions, est de loin la MRC qui possède le plus de baux de villégiature dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean; on n’en compte pas moins de 556 (55 %). Cette MRC est également au début de la nouvelle route 175 à quatre voies divisées qui traverse la réserve faunique des Laurentides. La deuxième MRC d’importance en termes de quantité de baux est celle de Lévis avec 100 baux (9,9 %). Encore là, le grand nombre d’habitants y résidant influence directement le taux d’établissement.

L’autre élément qui influence le nombre de villégiateurs bénéficiaires de baux est la proximité et, implicitement, la facilité d’accès. En général, plus la MRC est près de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, c’est-à-dire qu’on peut y accéder facilement dans un court laps de temps, plus le nombre de baux en provenance de cette MRC est important. C’est vrai en général, mais il y a quelques exceptions à la règle et nous tenterons de les démystifier dans les lignes qui suivent. Tout d’abord, concentrons-nous sur baux qui répondent à la règle. La MRC de La Jacques-Cartier est la porte d’entrée de la route 175. Elle est donc très bien située par rapport à la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Sa population n’y est pas des plus nombreuses si on les compare à celles de certaines autres MRC, donc c’est potentiellement la proximité et la facilité d’accès qui joue pour beaucoup. Elle est détentrice de 75 baux pour un pourcentage de 7,4 %. Certaines autres MRC qui sont près des autoroutes menant à la Communauté métropolitaine de Québec ont également un nombre intéressant de baux, telles que Portneuf avec 44 baux, Nouvelle-Beauce avec 31 baux et Lotbinière avec 29 baux.

Une MRC qui semble être peu représentative de ce modèle est celle de la Côte-de-Beaupré. En effet, à première vue, elle semble être une des MRC les plus près de la région d’accueil et la route 175 la traverse pratiquement du sud au nord, mais l’accès à la région y est plus compliqué que la carte ne peut le laisser paraître. La route 175 traverse en fait la réserve faunique des Laurentides et aucune municipalité n’y est présente. Les municipalités sont dispersées le long de la route 138 menant à la MRC de Charlevoix et leurs résidents doivent passer par la ville de Québec ou encore par la route 381, près de Baie-Saint-Paul, pour avoir accès à la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. C’est probablement une des causes qui limitent le nombre de baux provenant de cette MRC.

Maintenant, parlons des autres exceptions. Le nombre de baux provenant des MRC des Appalaches et de Beauce-Sartigan est quand même important considérant la grande distance qui les relie à la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Il faut dire que ces deux MRC possèdent des villes assez populeuses, soit Thetford Mines pour la MRC des Appalaches et Saint-Georges-de-Beauce pour la MRC de Beauce-Sartigan. Ce fait nous ramène à la première déduction qui veut que le nombre de résidents d’une MRC joue en faveur du nombre de baux établis en région.

Un dernier fait intéressant vient s’ajouter aux exceptions, soit le très petit nombre de villégiateurs provenant de la MRC de Charlevoix. Pourtant, une des deux MRC (avec Charlevoix-Est) les plus près et possédant un accès direct à la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean est la MRC ayant le moins de baux à son actif, soit un seul et unique bail de villégiature. Pourtant dotée d’une ville non négligeable en termes de population, soit Baie-Saint-Paul, et ayant une route d’accès direct à la région, soit la route 381, cette MRC ne confirme en rien aux hypothèses qui ont été avancées. Peut-être pouvons-nous supposer que les résidents de Charlevoix, MRC tout de même très touristique avec son centre de ski d’importance, ses attraits culturels non négligeables et son territoire à l’image d’une nature paisible et généreuse, ne ressentent pas le besoin d’aller à l’extérieur pour profiter d’un sentiment d’évasion. Ils sont probablement plus axés sur l’écotourisme ou le tourisme culturel que sur des activités de chasse et de pêche ou de grands espaces. Avec le fleuve Saint-Laurent à leurs pieds, ils n’éprouvent pas le besoin de se ressourcer ailleurs.

Régions administratives

Nombre de baux

Coord.
centre X

Coord.
centre Y

Distance
standard X (m)

Distance
Standard
Y (m)

Angle de rotation

Superf. des ellipses
(km2)

Saguenay–Lac-Saint-Jean

7 308

438 816

5 434 323

  96 510

  91 411

118

  6 928

MRC Lac-Saint-

Jean-Est

  306

437 470

5 441 875

  48 029

116 235

  16

  4 384

MRC Le Domaine-

du-Roy

1 949

355 978

5 403 050

  84 888

  51 792

171

  3 453

MRC Le Fjord-du-Saguenay

4 063

486 564

5 440 035

  90 159

  60 276

154

  4 268

MRC Maria-

Chapdelaine

3 187

383 289

5 480 098

  47 412

  58 826

  37

   2 190

Saguenay

    36

492 714

5 417 328

  80 353

  61 526

178

  3 882

Abitibi-Témiscamingue

      8

462 570

5 429 869

145 150

  40 862

130

  4 658

Bas-Saint-Laurent

    24

458 869

5 436 949

112 988

129 029

  63

11 450

Capitale-Nationale

  732

460 729

5 428 293

109 148

  96 908

102

  8 307

Centre-du-Québec

  120

402 202

5 411 469

  78 075

143 618

  54

  8 806

Chaudière-

Appalaches

  276

450 626

5 444 037

  92 414

134 405

  70

  9 755

Chaudière-

Appalaches et

Capitale-Nationale

1 008

457 963

5 432 603

  97 906

115 366

  84

  8 871

Côte-Nord

    61

534 947

5 400 873

  94 128

  69 407

153

  5 131

Estrie

  101

395 642

5 419 131

  93 391

139 811

  40

10 255

Lanaudière

  105

382 172

5 435 190

  87 973

133 240

  32

  9 206

Laurentides

    77

421 731

5 450 184

106 996

112 522

  44

  9 455

Laval

    31

430 998

5 488 855

  98 638

132 849

  28

10 291

Mauricie

  210

343 614

5 355 239

  53 372

  75 245

  43

  3 154

Montérégie

  281

412 586

5 429 826

  97 163

133 584

  38

10 194

Montréal

    73

432 964

5 431 767

  98 371

123 562

  58

  9 546

Outaouais

      9

475 244

5 422 397

  51 758

  96 425

  72

  3 919

Nord-du-Québec

    87

300 651

5 492 205

100 309

  64 689

125

  5 096

Hors Québec dans Canada

    20

413 190

5 444 529

  99 748

  60 253

131

  4 720

Hors Québec

    36

419 540

5 450 823

109 976

  94 371

128

  8 151

Hors Canada

    16

427 477

5 458 690

120 728

123 495

  72

11 709


RÉFÉRENCES

Cliquer ici.

_______

Catherine JOBIN, Majella-J. GAUTHIER et Carl BRISSON.
Atlas électronique du Saguenay—Lac-Saint-Jean: www.uqac.ca/atlas.
Laboratoire d’expertise et de recherche en géographie appliquée (LERGA).
Université du Québec à Chicoutimi. Décembre 2011.