Dynamisme résidentiel et démographique de 2004 à 2006
BUT ET OBJECTIF
L’objectif de cette carte est de mettre en parallèle le dynamisme résidentiel et le dynamisme démographique des municipalités du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Peut-on s’attendre à ce que les variations de la population des municipalités dépendent de la construction domiciliaire? Quelles sont les exceptions? Est-on en mesure de dégager une typologie des municipalités? Y a-t-il apparition d’une organisation spatiale?.
ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES
Cette carte fait partie d’une série de huit cartes qui essaient de brosser un tableau de la vitalité des localités de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. La dimension de recherche qui a été retenue pour réaliser l’analyse est la construction domiciliaire et son dynamisme; c’est un aspect révélateur qui évalue la vie dans les communautés et qui marque le paysage en termes d’occupation et de densification (Simard 2003).
Les données pour la construction domiciliaire ont été fournies par les municipalités et parfois pour les MRC. La documentation d’enquête leur a été acheminée par courriel et parfois par télécopieur. Les réponses au questionnaire nous sont parvenues par ces mêmes moyens de communication, mais aussi quelquefois par téléphone et nous sommes même allés rencontrer les gens.
Les données sur la construction domiciliaire ont été récoltées pour les années 2004, 2005 et 2006. Parfois on nous a transmis les chiffres de 2007, mais nous ne les avons pas utilisés dans cette étude. Dans la plupart des cas, ce sont les permis de résidences émis durant les années sur lesquelles portait l’étude. Il faut dire que c’est vraiment exceptionnel que les résidences ne soient pas érigées dans les 12 mois qui suivent l’émission du permis de construction.
L'acquisition des données sur trois ans permettait d'avoir une image globale sur une courte période, évitant alors la présence de situations particulières, par exemple un développement domiciliaire concentré sur une seule année. Ainsi, il n'était pas de notre intention d'analyser l'évolution à l'intérieur de cette période de trois ans. Mentionnons que nous pouvons avoir confiance en la qualité des données recueillies, car ce sont les municipalités elles-mêmes qui nous les ont fournies.
Aux fins de compréhension, voici la
définition
des termes utilisés.
Construction domiciliaire
: ce sont des bâtiments qui sont destinés à une occupation humaine privée, soit sur un terrain permanent ou non. Ils constituent des logements qui peuvent être regroupés parmi les types suivants: maisons mobiles, maisons unifamiliales, maisons multifamiliales, immeubles d’habitation, condos, chalets, etc.
Permis de construction
: c’est l’autorisation que doit obtenir tout individu ou toute organisation qui veut construire un bâtiment ou réaliser des aménagements sur un terrain. Dans le cas des résidences, il faut que la demande précise la valeur de la maison en dollars.
Résidence principale
:
c’est l'habitation où la personne qui y loge conduit ses activités principales (Wikipédia).
En termes généraux, la résidence principale est un lieu d’habitation où on retrouve toute la famille. La personne qu’on peut nommer « la propriétaire de la maison » y loge de façon permanente. Elle lui donne une identité locale : un village, un quartier, une agglomération ou une ville.
Résidence secondaire
:
c’est un logement utilisé pour les week-ends, les loisirs ou les vacances. Les logements meublés loués (ou à louer) pour des séjours touristiques sont également classés en résidences secondaires. La distinction entre logements occasionnels et résidences secondaires est parfois difficile à établir, c’est pourquoi les deux catégories sont souvent regroupées (Wikipédia).
Logement
: c’
est un lieu d'habitation. C'est un local, un
appartement
ou une
maison
et plus généralement tout endroit où une ou plusieurs personnes peuvent s'abriter, en particulier pour se détendre, dormir et manger en privé
(Wikipédia). Il regroupe parmi les types suivants: un local, un appartement ou une maison et plus généralement tout endroit où plusieurs personnes peuvent vivre. L’attribution d’un permis de construction pour une résidence peut signifier qu’il y a un ou plusieurs logements.
Logement privé
: Pour le Recensement de 2006, un logement privé se définit par: « comme un ensemble de pièces d'habitation conçues ou transformées qu'occupent ou pourraient occuper une personne ou un groupe de personnes. De plus, un logement privé doit être doté d'une source de chauffage ou d'énergie et doit fournir un espace clos permettant de s'abriter des intempéries, comme en atteste la présence de murs d'enceinte et d'un toit ainsi que de portes et fenêtres offrant une protection contre le vent, la pluie et la neige ».
Logement privé occupé par des résidents habituels
: « Un ensemble distinct de pièces d'habitation, ayant une entrée privée donnant sur l'extérieur ou sur un corridor, un hall, un vestibule ou un escalier commun à l'extérieur, occupé de façon permanente par une personne ou un groupe de personnes ».
Le découpage spatial pour l'analyse correspond essentiellement aux municipalités (subdivisions de recensement de 2006) de Statistique Canada. Dans ce cas-ci, on a affaire à 50 entités, car la ville de Saguenay y est prise dans son ensemble.
Voici la méthode utilisée pour définir la typologie des municipalités (regroupements de municipalités qui se ressemblent). Elle est effectuée en fonction de leur comportement qui combine à la fois leur dynamisme démographique et celui de la construction domiciliaire. On a mis en regard:
1) la variation de la population totale des municipalités entre 2001 et 2006 mesurée en pourcentage;
2) l’impact des nouveaux logements, c’est-à-dire le pourcentage du nombre de logements des nouvelles résidences principales par rapport au nombre de logements privés occupés par des résidents habituels en 2005 (c’est en fait l’information qui est cartographiée sur la carte: Impacts de nouveaux logements dans les municipalités de 2004 à 2006).
Il a fallu dans un premier temps établir des classes dans chacune des deux variables. Les seuils provenant du calcul de la moyenne et des écarts-types ont été retenus. Voici les limites des quatre classes ainsi définies:
1-
la plus faible: égal ou plus petit qu’un écart-type
2-
la moyennement faible: entre 0 (moyenne) et supérieur à moins un écart-type
3-
la moyennement forte: entre 0 (moyenne) et inférieur à plus un écart-type
4-
la plus forte: égal ou plus grand qu’un écart-type.
La position de chaque municipalité se trouve alors définie simultanément selon les deux variables analysées.
COMMENTAIRE
Rappelons au départ que la population du Saguenay–Lac-Saint-Jean a fléchi de 5 691 habitants entre les recensements de 2001 et de 2006 (278 273 – 272 582); cela correspond à une baisse de 2,05 %. Grosso modo, pendant ce temps entre 2004 et 2006, il y a eu la construction de 2 267 logements dans les 1 806 résidences principales (auxquelles on pourrait ajouter 479 nouvelles résidences secondaires, dont on n’a toutefois pas consigné le nombre de logements pour la présente étude).
La carte fait voir une variation importante du dynamisme dans la région. On découvre qu’il y a dix types différents de municipalités; des types qui épousent un patron spatial original et nouveau.
Au premier coup d’œil, les municipalités qui ont des couleurs tirant sur le bleu sont celles qui sont les plus dynamiques et qui démontrent une vitalité certaine à la fois en termes démographiques et en matière de construction domiciliaire.
La municipalité de Saint-Félix-d’Otis, avec une hausse de 27,5 % de la population entre 2001 et 2006 et avec un impact des nouveaux logements dans les résidences principales (de 2004 à 2006) de 3,50 %, joue un rôle de premier plan. Il en est de même pour Saint-David-de-Falardeau (8,9 % et 3,45 %) et Sainte-Rose-du-Nord (7,8 % et 3,85 %). Toutes trois sont localisées dans la portion Saguenay de la région.
Les municipalités qui ont une couleur tirant sur le rouge présentent un aspect de stabilité ou de léthargie domiciliaire et avec, très souvent, un recul au plan démographique. Elles sont localisées surtout au Lac-Saint-Jean: les plus affectées sont Notre-Dame-de-Lorette (-19,0 % et 0,0 %), Saint-André-du-Lac-Saint-Jean (-12,6 % et 0,0 %) et Saint-Edmond (-16,6 % et 0,6 %).
Les autres municipalités de couleur verte occupent une position médiane où bien souvent la population décroît, mais où l’on observe malgré tout de la construction domiciliaire.
Pour en savoir plus sur toutes les municipalités et voir dans quel groupe elles se situent, il s’agit de consulter le tableau ci-joint. Chaque municipalité possède un code dont le premier chiffre indique le numéro de classe à laquelle elle appartient au plan démographique (de 1 à 4) alors que le deuxième chiffre concerne l’impact des logements Par exemple, le code 44 signifie que la municipalité appartient au groupe où le dynamisme démographique et domiciliaire est au plus fort.
On peut aussi consulter le diagramme qui permet de voir la position graphique des municipalités sur un système d’axes mettant en regard les deux variables analysées. Il est facile de voir la tendance générale qui dirait que plus il y a de la construction domiciliaire, plus la population augmente (ce qui est logique!).
Par ailleurs, il existe des cas particuliers dont quelques-uns ont déjà été identifiés. Signalons-en deux. À Saint-Félix-d’Otis, la population a augmenté plus fortement que les résidences permanentes. Cela peut s’expliquer par la conversion de résidences secondaires en résidences permanentes entre 2001 et 2006. À l’opposé, Mashteuiatsh occupe une position forte en termes de construction domiciliaire (5,66 %) même si elle voit sa population décroître (-6,0).
Il n’en reste pas moins que, quand on prend la région dans son ensemble, un bloc de vitalité apparaît d’une manière assez évidente. Ce sont les municipalités périurbaines de la ville de Saguenay et d’Alma qui se joignent sous forme de corridor évident de chaque côté de la rivière Saguenay. Il s’agit entre autres de municipalités de Saint-Gédéon, de Saint-Bruno, de Larouche, de Saint-Nazaire, de Labrecque, de Saint-Honoré, de Saint-David-de-Faladeau ainsi que de Saint-Ambroise dans une certaine mesure.
Tableau 1: Dynamisme démographique et domiciliaire
MUNICIPALITÉS
|
VARIATION DE LA POPULATION 2001-2006 (%)
|
IMPACT: logements dans les nouvelles résidences principales par rapport aux logements privés occupés par des résidents habituels en 2006 (%)
|
POSITION
|
TYPES (Couleurs de la légende)
|
Notre-Dame-de-Lorette
|
-19,0
|
0,00
|
11
|
|
Saint-André-du-Lac-Saint-Jean
|
-12,6
|
0,00
|
11
|
|
Saint-Augustin
|
-4,3
|
0,00
|
21
|
|
Lac-Bouchette
|
-4,3
|
0,00
|
21
|
|
La Doré
|
-6,4
|
0,17
|
21
|
|
Hébertville-Station
|
-7,5
|
0,20
|
21
|
|
Girardville
|
-7,7
|
0,42
|
21
|
|
Desbiens
|
-4,8
|
0,43
|
21
|
|
Sainte-Hedwidge
|
-2,7
|
0,57
|
21
|
|
Péribonka
|
0,6
|
0,44
|
31
|
|
Ferland-et-Boilleau
|
-0,5
|
0,45
|
31
|
|
Saint-Edmond
|
-16,6
|
0,60
|
12
|
|
Saint-Thomas-Didyme
|
-11,2
|
1,07
|
12
|
|
Normandin
|
-8,6
|
0,96
|
22
|
|
Roberval
|
-3,3
|
1,13
|
22
|
|
Métabetchouan–Lac-à-la-Croix
|
-2,7
|
1,25
|
22
|
|
Bégin
|
-6,7
|
1,47
|
22
|
|
Saint-Ludger-de-Milot
|
-4,8
|
1,60
|
22
|
|
Petit-Saguenay
|
-8,1
|
1,61
|
22
|
|
Saint-Francois-de-Sales
|
-0,5
|
1,05
|
32
|
|
Saint-Fulgence
|
1,0
|
1,30
|
32
|
|
Dolbeau-Mistassini
|
-2,2
|
1,40
|
32
|
|
Saint-Prime
|
-1,5
|
1,76
|
32
|
|
Saint-Félicien
|
-1,4
|
1,90
|
32
|
|
Lamarche
|
6,6
|
0,89
|
42
|
|
Saguenay
|
-2,3
|
1,97
|
23
|
|
Saint-Henri-de-Taillon
|
-4,8
|
2,03
|
23
|
|
L’Anse-Saint-Jean
|
-5,8
|
2,13
|
23
|
|
Saint-Eugène-d'Argentenay
|
-5,9
|
2,31
|
23
|
|
Saint-Charles-de-Bourget
|
-6,3
|
2,48
|
23
|
|
Albanel
|
-5,3
|
2,74
|
23
|
|
Alma
|
-0,4
|
2,02
|
33
|
|
L'Ascension-de-Notre-Seigneur
|
2,2
|
2,16
|
33
|
|
Hébertville
|
-0,2
|
2,18
|
33
|
|
Rivière-Éternité
|
0,7
|
2,38
|
33
|
|
Sainte-Jeanne-d'Arc
|
1,0
|
2,64
|
33
|
|
Saint-Stanislas
|
1,5
|
3,01
|
33
|
|
Saint-Ambroise
|
0,6
|
3,13
|
33
|
|
Larouche
|
14,3
|
2,74
|
43
|
|
Saint-Nazaire
|
-8,0
|
3,57
|
24
|
|
Mashteuiatsh
|
-6,0
|
5,66
|
24
|
|
Chambord
|
-0,2
|
3,35
|
34
|
|
Saint-Bruno
|
-1,3
|
3,70
|
34
|
|
Labrecque
|
0,5
|
3,71
|
34
|
|
Sainte-Monique
|
-1,7
|
3,90
|
34
|
|
Saint-Gédéon
|
0,4
|
4,14
|
34
|
|
Saint-Honoré
|
-0,5
|
4,41
|
34
|
|
Saint-David-de-Falardeau
|
8,9
|
3,45
|
44
|
|
Saint-Félix-d’Otis
|
27,5
|
3,50
|
44
|
|
Sainte-Rose-du-Nord
|
7,8
|
3,85
|
44
|
|
Tableau 2 : Quelques mesures d’analyse statistique
|
VARIATION DE LA POPULATION
|
IMPACTS DES NOUVEAUX LOGEMENTS
|
Moyenne générale
|
-2,05
|
1,98
|
Moyenne des localités
|
-2,30
|
1,96
|
Médiane
|
-1,95
|
2,05
|
Écart-type
|
7,20
|
1,38
|
Étendue
|
46,50
|
5,66
|
Coefficient de variation
|
-3,20
|
0,70
|
Diagramme: Dispersion graphique des localités
RÉFÉRENCES
SIMARD, Majella, 2003, La fragilité de l’espace rural québécois: le cas des petites localités du Bas-Saint-Laurent: enjeux et perspectives d’avenir, Université du Québec à Rimouski, thèse de doctorat en développement régional, 964 p.
Statistique Canada, 2006, Profil des communautés 2006, (en ligne)
http://www12.statcan.ca/english/census06/data/profiles/community/Index.cfm?Lang=F
, consulté au mois de mars 2008.
______________________
Majella-J. GAUTHIER, Chantale TREMBLAY et Carl BRISSON, Laboratoire de recherche et d’expertise en télédétection et en géomatique, Université du Québec à Chicoutimi, août 2008.
Production:
http://www.uqac.ca/atlas/saguenay-lac-saint-jean
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