Évaluation foncière uniformisée des chalets par municipalité

Dominance dans les niveaux de scolarité de Ville Saguenay, 1996

 

BUT ET OBJECTIF

 

En juin 2001, le gouvernement du Québec adoptait un décret dans lequel il forçait sept entités administratives (villes et municipalités) du Saguenay–Lac-Saint-Jean à fusionner en une seule grande ville. Or, il est intéressant de mesurer et de cartographier les forces de la population qui y réside. Cette carte veut montrer comment se répartissent et varient cinq niveaux de scolarité dans la nouvelle Ville de Saguenay et plus spécifiquement, savoir quel niveau de scolarité domine dans les différentes aires qui la découpent.

 

 

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

 

Le maillage utilisé pour faire l'analyse et la cartographie correspond   aux 205 secteurs de dénombrement (SD). Il est à noter que dans tous les cas, les limites extérieures du territoire coïncident avec les limites des SD, sauf pour Canton Tremblay dont trois SD débordent au nord du côté de Saint-Honoré. Chaque SD comprend en moyenne un total de 750 personnes, ce qui inclut les personnes de moins de 15 ans.

 

Les données correspondent aux personnes de 15 ans et plus ( 121 965 hab. ) et elles proviennent du Recensement du Canada. Les niveaux de scolarité ont été regroupés dans différentes catégories nommées selon une terminologie qui se rapproche de la réalité québécoise, donc de celle de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Voici la description des niveaux retenus:

 

Universitaire : personnes qui ont fait des études universitaires;

Cégep : personnes ayant fait des études non universitaires avec ou sans certificat ou diplôme;

Métier : les personnes qui ont un certificat ou diplôme d'une école de métier;

Secondaire : personnes qui ont atteint la 9e, 10e, 11e, 12e ou 13e année;

Secondaire 3 : personnes qui ont un niveau inférieur à la 9e année.

 

La méthode utilisée pour analyser les données s'inspire des indices de ségrégation, qui ont eu tant de succès dans le domaine résidentiel (Apparicio, 2000). Cette carte est, ni plus ni moins, la synthèse de cinq modèles (ou cartes) qui mesurent la surreprésentation d'un groupe dans les unités spatiales. Pour y arriver, premièrement, on calcule un quotient de localisation (QL) ou de concentration pour chacun des groupes. Ce quotient mesure la proportion du groupe dans l’unité spatiale et la proportion du groupe dans la ville. Si QL est supérieur à 1, le groupe est sur-représenté dans l’unité spatiale et inversement s’il est inférieur à 1. Pour une valeur 1, QL signifie que la concentration du groupe X dans l’unité spatiale est égale a celle de l’ensemble de la ville.

 

Deuxièmement, il s'agit d'identifier le groupe parmi les cinq qui a obtenu la plus haute note dans chacune des unités spatiales. Finalement, une symbolisation appropriée permet de voir la distribution de la dominance des niveaux de scolarité.

 

 

COMMENTAIRE

 

L’information indique que le niveau universitaire se retrouve dans 25,4 % des secteurs, que le niveau cégep est dominant dans 12,2 % des secteurs, que les métiers dans 19 %, le niveau secondaire dans 11,7% et le niveau secondaire 3 dans 24,4 %.

 

 

Niveaux

Nombre de secteurs sur 205

Universitaire

52    (25,4%)

Cégep

25    (12,2%)

Métier

39    (19,0%)

Secondaire

24    (11,7%)

Secondaire 3

50    (24,4%)

N.D.

15      (7,3%)

 

La première observation s’adresse à la taille des SD; elle fait référence à la densité de la population dans le territoire. Les plus petits SD se situent dans les zones densément bâties comme au cœur des villes de Chicoutimi, de Jonquière et de La Baie. En périphérie, les entités spatiales sont plus grandes et correspondent le plus souvent à des espaces agricoles et boisés.

 

La deuxième observation provient de la répartition de l’information proprement dite. En gros, on retrouve les aires où domine le niveau universitaire dans les zones bâties des villes de Chicoutimi et de Jonquière (là justement où se situent l’université et les centres de recherche). Trois exceptions apparaissent: deux grands secteurs en milieu rural aux extrémités du lac Kénogami (sans doute en raison de la venue de professionnels et de nouveaux retraités) et un isolat plus petit correspondant à la base militaire de Bagotville.

 

Le niveau cégep est compris presque toujours entre les villes de Chicoutimi et de Jonquière. Le niveau métier prend la forme d’une couronne immédiatement à l’extérieur de l’espace bâti. Les niveaux secondaire et secondaire 3 apparaissent à la fois dans la ceinture périphérique rurale et agricole et dans les vieux quartiers urbains.

 

Bref, l’organisation de la dominance des niveaux de scolarité peut se résumer ainsi: il existe un gradient qui indique que la population est plus instruite à mesure que l’on se rapproche du centre des villes.   Par ailleurs, deux exceptions demeurent puisqu'il y a des zones (vieilles) de population moins instruites dans les centres et des zones plus instruites dans des milieux plus sauvages.

 

 

SOUTIEN FINANCIER

 

Projets structurants à caractère régional (CRCD)

Fondation de l'Université du Québec à Chicoutimi (FUQAC)

Table des préfets des MRC du Saguenay–Lac-Saint-Jean

 

 

RÉFÉRENCES

 

APPARICIO, (2000), Philippe, Les indices de ségrégation résidentielle: un outil intégré dans un système d'information géographique, Université du Maine et INRS-Urbanisation, 20 pages.

http://www.cybergeo.presse.fr/essoct/apparici/apparici.htm

 

BOUCHARD, Louis-Marie, (1973), Les villes du Saguenay: étude géographique, Montréal, Leméac et Fondation de l'Université du Québec à Chicoutimi, 212 pages.

 

PERRON, Michel, Laurent RICHARD et Suzanne VEILLETTE, (1997), Structure sociorésidentielle et conditions de vie au Saguenay, Cahiers de géographie du Québec, vol. 41, No 112, p. 31-48.

 

 

 

Majella-J. GAUTHIER, Pierre-Martin CÔTÉ et Carl BRISSON. Laboratoire d’expertise en télédétection et en géomatique, Université du Québec à Chicoutimi, décembre 2001.