Tendance démographique 1991-2001

BUT ET OBJECTIF

La carte a pour but d’illustrer la variation de la population totale des municipalités sur une période de
10 ans. Elle est le résultat d’un modèle de régression statistique qui montre les écarts à la tendance générale des changements.

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

Trop souvent, on nous présente la variation quantitative des phénomènes en utilisant le simple pourcentage de variation entre deux moments dans le temps. On peut s’en accommoder lorsque les données sont relativement homogènes. Cependant, quand elles présentent des extrêmes comme la population des
grands centres urbains et des petits villages, les pourcentages (qui sont les évolutions relatives) donnent l’impression d’une plus grande variation dans les petits villages. En effet, une augmentation de 100 personnes n’a pas la même importance dans un village de 1 000 habitants que dans un centre urbain de 50 000.

Dans le cas présent, serait-il possible de déterminer la tendance générale de l’évolution de la population pour l’ensemble des municipalités et de classer chacune d’elles selon la plus ou moins grande proximité à cette tendance?

L’analyse descriptive

L’analyse descriptive de la population dans les recensements du Canada de 1991 et de 2001 montre différents éléments (voir tableau no 1). La population totale de la région est passée de 286 455 en 1991 à

278 071 personnes, soit une réduction de 8 384. La population de la plus petite municipalité a diminué,
mais celle de la plus grande aussi, si bien que l’écart qui les sépare rapetisse également. La médiane
décroît de 62 personnes alors que la moyenne descend de 138 personnes. L’écart type rétrécit de 513 habitants et le coefficient de variation indique que l’on tend à une plus grand homogénéité dans la série
de données municipales.

Tableau no 1 : Synthèse de l’analyse descriptive

Éléments

1991

2001

Différences

Population totale

286 455

278 071

- 8 384

Valeur minimale

258

216

- 42

Valeur maximale

62 670

60 008

- 2 404

Étendue

62 412

59 792

- 2 620

Médiane

1 350

1 288

- 62

Moyenne

5 015,95

4 878,44

- 137,51

Écart type

11 673,01

11 159,67

- 513,34

Coefficient de variation

2,33

2,29

- 0,04

L’analyse de régression

Il est alors utile de faire appel à diverses méthodes de calcul pour classer les municipalités selon les changements dont elles ont été l’objet. L’analyse de régression simple en est un bon exemple.

Le diagramme no 1 montre la ligne de régression. Il s’agit d’une ligne droite qui traverse un nuage de points correspondant à la position de chaque municipalité; leur population de 1991 est sur l’axe des X (variable indépendante) et celle de 2001 sur l’axe des Y (variable dépendante). Autrement dit, on pourrait se poser la question suivante: est-ce que la population totale de chaque municipalité en 2001 peut être expliquée par celle de 1991?

Il est assez évident que la relation entre les deux séries de valeurs est extrêmement forte; il y a donc une corrélation positive presque parfaite. L’alignement des points est presque rectiligne et correspond, à quelques distances près, à la ligne de régression.

La droite de régression n’est ni plus ni moins que la ligne sur laquelle aurait dû se positionner tous les points si la relation avait été parfaite. Dans le cas présent, elle  représente la tendance générale de la relation entre les deux années de recensement. Si les changements avaient été uniformes pour toutes les municipalités, tous les points auraient été situés exactement sur la ligne. Or, ce n’est pas le cas, toutes les municipalités sont positionnées de part et d’autre de la ligne à une distance plus ou moins grande. Certaines sont au-dessus de la ligne et montrent qu’elles ont crû plus que la tendance générale, alors que d’autres sont en dessous parce qu’elles ont un comportement inférieur à celui de la tendance générale. Ces écarts à la ligne peuvent être mesurés en nombre de personnes ou en nombre relatif.

On peut ainsi estimer quelle aurait été la population (la population estimée selon le modèle) de chaque municipalité si elle avait suivi la tendance générale. Par exemple, Jonquière avait 57 933 habitants en 1991; on en compte 56 503 dix ans plus tard. Cependant, si l’on se base sur la tendance générale, sa population aurait dû être de 55 456. Il y a donc un écart de -617 personnes entre la réalité et le modèle; cette différence est appelée résidu (écart) en nombre de personne. À l’opposé, Alma possède un résidu positif avec 1 069 (voir le tableau no 2).

Tableau no 2 : Données et Résidus

 

Analyse mathématique

Analyse de régression

 
 

Pop. 1991

Pop. 1996

Pop. 2001

Différences réelles 91/01

Var_91-02 en %

Pop. 2001

estimée

Résidus

en nombre

Résidus

écarts-types

Jonquière

57 933

56 503

54 842

-3 091

-5,34

55 455,607

-613,607

-2,447

 

Normandin

3 957

3 873

3 524

-433

-10,94

3 866,316

-342,316

-1,365

 

Roberval

11 628

11 640

10 906

-722

-6,21

1 1198,12

-292,12

-1,165

 

Saint-Bruno

2 628

2 428

2 384

-244

-9,28

2 596,081

-212,081

-0,846

 

La Baie

20 995

21 057

19 940

-1 055

-5,03

2 0150,93

-210,93

-0,841

 

Saint-Thomas-Didyme

944

855

797

-147

-15,57

986,544

-189,544

-0,756

 

Petit-Saguenay

991

918

849

-142

-14,33

1 031,466

-182,466

-0,728

 

Saint-Augustin

534

486

424

-110

-20,6

594,674

-170,674

-0,681

 

Desbiens

1 265

1 202

1 128

-137

-10,83

1 293,351

-165,351

-0,659

 

Saint-Fulgence

2 170

2 078

2 003

-167

-7,7

2 158,333

-155,333

-0,62

 

Péribonka

635

588

538

-97

-15,28

691,208

-153,208

-0,611

 

Saint-François-de-Sales

832

777

735

-97

-11,66

879,497

-144,497

-0,576

 

L'Anse-Saint-Jean

1 266

1 250

1 155

-111

-8,77

1294,306

-139,306

-0,556

 

Saint-Eugène

692

651

608

-84

-12,14

745,687

-137,687

-0,549

 

Lac-Bouchette

1 485

1 445

1 370

-115

-7,74

1 503,623

-133,623

-0,533

 

Saint-Edmond

592

585

518

-74

-12,5

650,109

-132,109

-0,527

 

Girardville

1 391

1 350

1 285

-106

-7,62

1 413,779

-128,779

-0,514

 

La Doré

1 668

1 624

1 553

-115

-6,89

1 678,531

-125,531

-0,501

 

Rivière-Éternité

611

572

553

-58

-9,49

668,269

-115,269

-0,46

 

Notre-Dame-de-Lorette

258

234

216

-42

-16,28

330,878

-114,878

-0,458

 

Saint-André-du-Lac-Saint-Jean

606

580

554

-52

-8,58

663,49

-109,49

-0,437

 

Ferland-et-Boilleau

669

652

629

-40

-5,98

723,704

-94,704

-0,378

 

Lamarche

562

564

527

-35

-6,23

621,436

-94,436

-0,377

 

Sainte-Hedwidge

879

863

843

-36

-4,1

924,419

-81,419

-0,325

 

Bégin

953

920

924

-29

-3,04

995,147

-71,147

-0,284

 

Hébertville-Station

1 376

1 393

1 330

-46

-3,34

1 399,442

-69,442

-0,277

 

Sainte-Rose-du-Nord

408

403

409

1

0,25

474,245

-65,245

-0,26

 

Saint-Charles-de-Bourget

711

715

703

-8

-1,13

763,847

-60,847

-0,243

 

Chambord

1 739

1 724

1 693

-46

-2,65

1 746,391

-53,391

-0,213

 

Saint-Stanislas

322

319

340

18

5,59

392,048

-52,048

-0,208

 

Saint-Ambroise

3 586

3 605

3 463

-123

-3,43

3 511,721

-48,721

-0,194

 

Métabetchou-an–Lac-à-la-Croix

4 340

4 487

4 198

-142

-3,27

4 232,380

-34,38

-0,137

 

Sainte-Monique

910

954

930

20

2,2

954,048

-24,048

-0,096

 

Sainte-Jeanne-d'Arc

1113

1158

1128

15

1,35

1 148,072

-20,072

-0,08

 

Albanel

2 496

2 540

2 455

-41

-1,64

2 469,918

-14,918

-0,059

 

Saint-Ludger-de-Milot

721

752

764

43

5,96

773,405

-9,405

-0,038

 

Larouche

1 004

1 049

1 050

46

4,58

1 043,891

6,109

0,024

 

Saint-Henri-de-Taillon

714

743

776

62

8,68

766,715

9,285

0,037

 

Saint-Nazaire

2 024

2095

2028

4

0,2

2 018,789

9,211

0,037

 

Chicoutimi

62 670

63 061

60 008

-2662

-4,25

59 983,146

24,854

0,099

 

Delisle

4 281

4256

4 208

-73

-1,71

4 175,989

32,011

0,128

 

Saint-Félix-d'Otis

691

715

790

99

14,33

744,732

45,268

0,181

 

Hébertville

2 400

2 438

2 425

25

1,04

2 378,163

46,837

0,187

 

Labrecque

1 179

1 224

1 288

109

9,25

1 211,153

76,847

0,306

 

L'Ascension-de-Notre-Seigneur

1 823

1 867

1 933

110

6,03

1 826,677

106,323

0,424

 

Saint-Gédéon

1 803

1 877

1 923

120

6,66

1 807,561

115,439

0,46

 

Canton Tremblay

3 535

3 665

3579

44

1,24

3 462,976

116,024

0,463

 

Saint-Honoré

3 789

3 851

3 835

46

1,21

3 705,744

129,256

0,516

 

Shipshaw

2 768

2 858

2 878

110

3,97

2 729,891

148,109

0,591

 

Saint-Prime

2 522

2 685

2702

180

7,14

2 494,769

207,231

0,826

 

Mashteuiatsh

1 489

1 725

1 861

372

24,98

1 507,446

353,554

1,41

 

Saint-David-de-Falardeau

1 966

2 137

2 347

381

19,38

1 963,354

383,646

1,53

 

Laterrière

4 690

4 815

4 969

279

5,95

4  566,904

402,096

1,604

 

Dolbeau-Mistassini

15 023

15 214

14 879

-144

-0,96

14 443

436

1,739

 

Lac-Kénogami

1 374

1 517

1 834

460

33,48

1 397,531

436,469

1,741

 

Saint-Félicien

10 388

10 797

10 622

234

13,73

10 012,95

609,05

2,429

 

Alma

25 910

26 121

25 918

8

0,03

24 848,599

1 069,401

4,265

 

Ces écarts peuvent aussi être exprimés en nombre standardisé basé sur la moyenne générale des changements pour l’ensemble des chiffres des municipalités. Le diagramme no 2 représente les résidus standardisés à la tendance générale pour chacune des municipalités (la droite de régression étant mise à l’horizontale).

COMMENTAIRE

La carte montre deux types d’information: les écarts (formulés en résidus standardisés) à la tendance générale exprimés sous forme de trame et les changements en nombre réel de personnes.

On se rend compte que les municipalités qui ont un comportement plus positif se trouvent dans les centres urbains ou autour. Au Lac-Saint-Jean, Alma et Saint-Félicien forment deux noyaux alors que Dolbeau-Mistassini suit la tendance. Dans le Haut-Saguenay, les centres urbains se maintiennent (Chicoutimi et La Baie) ou sont sous la ligne générale (Jonquière). C’est autour de ces centres que le plus grand bloc dynamique apparaît; en effet, les municipalités adjacentes ou de la périphérie immédiate des centres tirent bien leur épingle du jeu.

Par ailleurs, Roberval et Normandin ont de la difficulté à suivre la tendance générale puisqu’elles ont changé à un rythme plus lent que cette dernière.

De plus, la carte fait voir la décroissance de la population en termes de nombre de personnes. Les pertes se font sentir plus nettement dans les centres urbains du Haut-Saguenay, justement là où se concentre la plus grand partie de la population de la région. Par ailleurs, trois aires de réduction d’effectifs sont très visibles sur la carte: le nord-ouest et le sud du Lac-Saint-Jean ainsi que le Bas-Saguenay.

RÉFÉRENCES

GAUTHIER, Majella-J. et Louis-Marie BOUCHARD (sous la direction de), (1981), Atlas régional du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Gaëtan Morin éditeur, planche B-5.

SAVARD, Michel et autres, (1994), Pour l’amélioration de la santé et du bien-être au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Régie régionale de la santé et des services sociaux, Direction des priorités et de l’évaluation, Service des études opérationnelles, 128 pages.

SOUTIEN FINANCIER

Fondation de l'Université du Québec à Chicoutimi (FUQAC)

Projets structurants à caractère régional (CRCD)

Table des préfets des MRC

Majella-J. GAUTHIER, Pierre-Luc GRENON, Carl BRISSON et Martin DION.

Laboratoire de recherche et d’expertise en télédétection et en géomatique, Université du Québec à Chicoutimi, septembre 2002.