Interdépendance des centres urbains du Saguenay—Lac-Saint-Jean, 2006



BUT ET OBJECTIF

Il existe entre les centres urbains de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un certain nombre de relations dont une qui a trait à la mobilité des travailleurs. Cette mobilité spatiale est qualifiée de mouvement qui exprime un changement de position géographique subi ou voulu comme c’est le cas des travailleurs. Ce mouvement se mesure en flux orientés, c’est-à-dire en volume ou en nombre plus ou moins important de personnes qui se déplacent sur des réseaux inertes, depuis une origine vers une destination. Le but de cette carte est de montrer (comme cela a été fait dans cet atlas pour 1996) comment se structure la mobilité des travailleurs entre les cinq centres urbains de la région.



ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

Les données proviennent du Recensement du Canada de 2006 et la traduction graphique de l'information apparaît sous la forme d'un schéma dans lequel le territoire (l’échelle) est l'objet d'une transformation azimutale et logarithmique centrée sur Jonquière.

Une carte de flux ou des migrations alternantes quotidiennes entre deux centres se présente sous la forme de flèches orientées dont la largeur variable traduit graphiquement l’ampleur du phénomène.



COMMENTAIRE

La figure illustre clairement comment se structurent les déplacements de travailleurs. Leur volume dépend notamment des possibilités d’emplois, de la distance routière qui les sépare (au maximum 126 km) et de la taille démographique des agglomérations dont les écarts s’étendent dans une proportion de 1 à 13.

On pourrait comparer la représentation graphique à une fleur dont la tige maîtresse est composée des liens qui existent entre la Ville de Saguenay et Alma, et, c’est justement là où les mouvements sont les plus importants. La fleur elle-même, reposant sur Alma, comprendrait les trois autres centres du Lac-Sain-Jean et où les flux sont plus ténus.

Les liens entre Saguenay et Alma sont sensiblement de même valeur dans les deux sens en 2006, autour de 950. Cependant, le rythme de changement depuis 1996 est plus évident en direction de Saguenay, puisque l’augmentation s’est effectuée avec un taux de 60% en comparaison avec celui dans l’autre sens (15 %). La réalisation de l’autoroute 70 ne serait-elle pas une des raisons qui, toutes directions confondues, explique l’augmentation du trafic?

Au Lac-Saint-Jean, il est facile à remarquer que Saint-Félicien constitue un nœud autour duquel Roberval et Dolbeau-Mistassini gravitent avec une certaine vigueur.

Il faut signaler que les données de 2006 ne fournissent pas un tableau régional aussi détaillé qu’en 1996. Depuis la fusion municipale réalisée en 2002 à Saguenay, il n’est plus possible d’analyser le phénomène entre les trois anciennes villes: Chicoutimi, Jonquière et La Baie.

Les tableaux rassemblent les informations détaillées à partir desquelles, on peut faire ses propres observations. De plus, plusieurs autres cartes de l’Atlas traitent du sujet. Consultez-les pour effectuer des relations et des comparaisons.

Population des centres urbains 1996-2006


1996

2006

Saguenay

153 476

143 692

Alma

30 377

29 998

Roberval

11 640

10 544

Saint-Félicien

10 797

10 447

Dolbeau-Mistassini

15 214

14 546



Distances en kilomètres entre les centres urbains (Google Earth)

Saguenay (Jonquière)

0

-

-

-

-

Alma

49

0

-

-

-

Roberval

87

67

0

-

-

Saint-Félicien

110

90

25

0

-

Dolbeau-Mistassini

126

82

60

37

0


Saguenay

Alma

Roberval

Saint-Félicien

Dolbeau-Mistassini




Nombre de sorties et entrées des travailleurs entre 1996 et 2006 (Statistiques Canada)


Saguenay

Alma

Roberval

Saint-Félicien

Dolbeau-Mistassini


1996

2006

1996

2006

1996

2006

1996

2006

1996

2006

Saguenay

52 320*

57 530*

810

930

30

40

85

45

35

45

Alma

610

970

8 920*

10 350*

80

70

60

10

55

40

Roberval

20

20

35

30

3 710*

3 420*

185

280

0

35

Saint-Félicien

35

40

10

10

295

390

2 760*

3 220*

130

215

Dolbeau-Mistassini

40

20

20

50

70

80

145

180

4 195*

4 620*

  • Nombre de résidents travaillant dans le centre urbain

 

 

RÉFÉRENCES

AYDELOT, Philippe et Jean-Paul de GAUDEMAR, (1972), Les migrations, Paris, Gauthier-Villars, 278 pages.

BENKO, Georges, (1998), La science régionale, Paris, Presses Universitaires de France, Collection Que sais-je?, no. 3355, 127 pages.

BOUVOUX, J.-J., R. CHAPUIS, S. DELMER, V. MANNONE, S. PASSEGUÉ et P. VOLPOËT, (1998), Introduction à l'analyse spatiale, Paris, Armand Colin, 95 pages.

GAUTHIER, Majella-J. et Louis-Marie BOUCHARD (sous la direction de), (1981), Atlas régional du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Gaëtan Morin éditeur, Planches F7, F10, F11, F12.

GRUNBERG, Otto et François DESROSIERS, (1977), Les flux de travail, Dossiers techniques de la région de Montréal, Québec, Office de planification et de développement du Québec, 122 pages et une annexe cartographique.

GRUNBERG, Otto et François DESROSIERS, (1977), Les migrations alternantes et l’activité économique, Dossiers techniques de la région de Montréal, Québec, Office de planification et de développement du Québec, 111 pages et une annexe cartographique.



SOUTIEN FINANCIER

Université du Québec à Chicoutimi

____________

Majella-J. GAUTHIER, Carl BRISSON et Martin SIMARD, Laboratoire d’expertise et de recherche en géographie appliquée (LERGA), Université du Québec à Chicoutimi, février 2011.

Production de l’Atlas électronique du Saguenay–Lac-Saint-Jean: www.uqac.ca/atlas.