L’espace
urbain de la ville de Saguenay – Chicoutimi
BUT ET
OBJECTIF
Le
but de la carte est de montrer l’organisation territoriale et le développement
de l’agglomération urbaine de l’ancienne ville de Chicoutimi.
ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES
L’analyse et l’interprétation de la
carte se fait à partir de deux postes d’observation, soit le belvédère de la
rue Saint-Nicolas à Chicoutimi-Nord et celui du Mont-Sainte-Claire (Poste CJPM-TV)
Chicoutimi (Arrêt en descendant la côte).
COMMENTAIRE
Poste d’observation : Le belvédère de
la rue Saint-Nicolas à Chicoutimi-Nord
La structure de l’arrondissement de Chicoutimi
C’est
la situation géographique de Chicoutimi par rapport au réseau hydrographique du
Saguenay qui a déterminé l’emplacement de cette agglomération d’environ 65 650
habitants en 2006. Chicoutimi est en effet située à l’embouchure de deux
rivières affluentes du Saguenay, soit la rivière du Moulin et la rivière
Chicoutimi.
Les
premiers colonisateurs de cette agglomération ont d’abord installé, en 1838,
une première scierie à l’embouchure de la rivière du Moulin. Presqu’en même
temps, on installait aussi une scierie à l’embouchure de la Chicoutimi de sorte
que, dès 1850, deux noyaux d’agglomération occupaient le site de la ville
actuelle. Ces deux noyaux sont encore existants aujourd’hui; il s’agit de
l’ancien village de Rivière-du-Moulin dans la partie est, et du quartier ouest
de Chicoutimi, qu’on appelle généralement le Bassin.
Vers
1850, la construction d’une église s’est avérée nécessaire et l’on a décidé de
construire celle-ci à mi-chemin entre les deux peuplements, c’est-à-dire à peu
près à l’emplacement de la cathédrale actuelle. La construction de cette église
a immédiatement suscité l’apparition d’équipements collectifs comme le couvent,
les écoles, le presbytère, plus tard un évêché, de sorte qu’un troisième noyau
d’agglomération s’est ainsi constitué et deviendra le centre-ville. C’est la
rue Racine qui joue le rôle de rue principale en reliant les deux
sous-agglomérations de Chicoutimi.
La
structure polynucléaire de Chicoutimi comprend enfin un quatrième quartier
original correspondant à Chicoutimi-Nord. Cet ancien village de Sainte-Anne
était composé presqu’exclusivement d’agriculteurs jusqu’au moment où on
construisit un pont entre les deux rives du Saguenay en 1933. À ce moment-là,
les échanges d’une rive à l’autre se sont accentués et ont permis au village
d’acquérir des caractères périurbains. Sainte-Anne est demeuré un village
périurbain jusqu’au début des années 50, alors que la construction domiciliaire
est montée en flèche. La construction du pont Dubuc à doubles voies, inauguré
en 1934, est venue consolider l’importance de la rive nord dans
l’agglomération de Chicoutimi.
La
croissance de la ville
L’industrie
manufacturière n’a pas seulement donné naissance à Chicoutimi, mais
l’agglomération s’est aussi accrue pendant plusieurs décennies grâce à ce
facteur. Les scieries initiales ont en effet été suivies d’une pulperie
(fabrique de pâte à papier) dans la partie ouest de la ville. Construit en 1899
et employant un millier de personnes, cet établissement industriel a permis un
développement rapide du Bassin qui était considéré comme le quartier ouvrier le
plus important de la région à l’époque. Ce quartier est situé à l’ouest de la rue
Sainte-Anne.
La
pulperie de Chicoutimi a fonctionné jusqu’en 1930, année où elle a dû fermer
ses portes à cause de la concurrence des papeteries. Les anciens bâtiments de
l’usine sont encore debout et leur reconversion a fait l’objet de très nombreux
projets infructueux depuis 1930. De nos jours, nous y retrouvons un musée sur
l’histoire régionale axé sur la préservation et la mise en valeur du patrimoine
du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le complexe fait également partie du croissant
culturel et touristique de Chicoutimi, permettant de valoriser le secteur du
bassin à l’intérieur d’un cadre de revitalisation urbaine.
Depuis
la fermeture de cette importante usine, il n’y a plus d’activité industrielle
majeure à Chicoutimi. Mais la ville a quand même continué de s’accroître malgré
sa désindustrialisation; d’une part, la solidité de ses assises tertiaires lui
a évité la faillite et d’autre part, l’apparition de l’aluminerie d’Arvida en
1925 a permis d’absorber le surplus de chômeurs de Chicoutimi.
Quant
aux assises tertiaires de Chicoutimi, l’on sait que le commerce, les services,
l’éducation et l’administration ont toujours accompagné les fonctions
industrielles de cette ville, de sorte que leur disparition n’a pas eu les
conséquences qu’on aurait pu craindre. Ces diverses activités tertiaires sont
traduites dans le paysage urbain par une concentration d’édifices à caractère
institutionnel, entre autres, l’évêché, le couvent du Bon-Conseil, l’hôpital,
l’ancien couvent du Bon-Pasteur, le Séminaire devenu CÉGEP, l’école apostolique
(école élémentaire privée) et depuis les années 70, l’université du Québec à
Chicoutimi, ainsi que les divers centres de recherche.
L’importance
du centre-ville de Chicoutimi est une autre traduction, dans la structure de la
ville, du rôle de capitale régionale qu’elle exerce. Cette concentration
d’édifices à bureaux et de services dans un espace où la résidence est presque
totalement inexistante n’a son pareil dans aucune ville de la région et est
d’ailleurs disproportionnée à la taille de l’agglomération proprement dite. En
réalité, la majorité des activités exercées dans ce centre-ville débordent sur
l’ensemble de la région. Depuis la fusion municipale de 2001, on retrouve
l’hôtel de ville de Saguenay au centre-ville de Chicoutimi, concrétisant du
même coup l’importance de ce lieu administratif. Comme la plupart des villes
d’Amérique, le centre-ville est immédiatement suivi d’une zone de transition,
c’est-à-dire d’une zone à plus haute densité résidentielle où sont intercalées
un très grand nombre d’activités commerciales, institutionnelles et récréatifs.
Le
port de Chicoutimi a une vocation récréo-touristique avec des sentiers, une
scène extérieure, une bâtisse pour les expositions et diverses éléments
populaires. Autrefois, les principaux éléments marquant le paysage du port
étaient les entrepôts et les réservoirs de pétrole. Il était le port d’entrée
de tout le pétrole de la région. Il exigeait presque chaque année d’être
recreusé et le chenal qui y conduit, rendait la navigation très difficile.
Poste d’observation : Le
Mont-Sainte-Claire (Poste CJPT-TV) Chicoutimi (Arrêt en descendant la côte)
L’expansion moderne de Chicoutimi
Le
plateau sud de Chicoutimi est entièrement occupé par les quartiers modernes de
la ville. Cette urbanisation a suivi une très nette orientation nord-sud à la
fin de la dernière guerre et c’est toujours dans cette direction que la
croissance se fait. La première poussée d’urbanisation moderne a présenté deux
fronts parallèles, un premier à l’est de l’agglomération aux environs de
l’ancien orphelinat et le deuxième, à l’ouest, dans le quartier Coopérative
Sacré-Coeur et qui se trouve immédiatement aux pieds du Mont Sainte-Claire,
direction nord. Ces deux quartiers résidentiels d’après-guerre sont le produit
de coopératives d’habitation. Il s’agit du Foyer Coopératif à l’est de la
Coopérative du Sacré-Coeur à l’ouest.
C’est
vers 1950 que l’entreprise privée s’est intéressée à l’ouverture
d’établissements nouveaux. Les premiers sont apparus au sud du Foyer Coopératif
et très rapidement, la ville s’est vue entourée de plusieurs petits « quartiers
» nouveaux apparaissant sur d’anciennes fermes péri-urbaines.
À
partir de 1958, le développement du boulevard Talbot comme axe commercial majeur
centré sur l’automobile a permis une nouvelle poussée de l’urbanisation. Depuis,
les quatre dernières décennies ont vu s’étaler le long de cet axe toute la
série bien connue des centres commerciaux, des entrepôts, des supermarchés, des
garages, des restaurants et motels, suivant le modèle nord-américain. Ainsi, le
prolongement successif du boulevard Talbot à quatre voies divisées, va
engendrer un exode des commerces traditionnellement installés au centre-ville
(particulièrement la rue Racine) vers ce nouvel axe de développement urbain.
Un
élément tout nouveau dans le paysage urbain de Chicoutimi a fait son apparition
vers 1967, et il s’agit des habitations collectives à plusieurs étages.
Celles-ci s’étendent maintenant dans toute la partie sud de la ville et, sans
constituer encore de zone particulière, sont un élément de plus en plus
considérable de la structure urbaine.
RÉFÉRENCES
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pages.
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Chicoutimi, Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi, 212 pages.
DUFOUR, Jules
(sous la direction de) (1978), La géographie du Saguenay–Lac-Saint-Jean
(Province de Québec) guide d'excursions scientifiques, Chicoutimi, UQAC, Module
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GAUTHIER,
Majella-J. et Louis-Marie BOUCHARD (sous la codirection de) (1981), Atlas du
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GIRARD, Camil
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SIMARD, Martin et
Majella-J. GAUTHIER (2004) “Les enjeux territoriaux associés à la réforme
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SIMARD Martin et Nadine MALTAIS (2004) “ Le croissant culturel et touristique
de Chicoutimi. Une démarche de revitalisation par le biais des arts et de la
culture ”, Organisations et territoires, vol. 13, no 2, p.93-101.
SOUTIEN
FINANCIER
Comité de
liaison institutionnel (CLI-UQAC)
Fonds des
enseignements médiatisés (FEM-UQAC)
Carl BRISSON
et Simon OUELLET, Laboratoire de recherche et d’expertise en géographie
appliquée, Camil GIRARD, Groupe de recherche sur l’histoire, Université du
Québec à Chicoutimi, mars 2012.
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