Les chemins de pénétration en forêt au Saguenay—Lac-Saint-Jean en 2000

La région du Saguenay—Lac-Saint-Jean compte parmi les plus importantes régions forestières du Québec. Il n'est donc pas surprenant que la forêt soit sillonnée par d'innombrables chemins de pénétration construits pour les besoins de l'exploitation forestière. Ceux-ci viennent s'ajouter au réseau routier régional (sous la responsabilité du ministère des Transports) et ils relèvent de la compétence du ministère des Ressources naturelles. Cette carte a pour but de montrer la forme d'organisation du réseau de chemins qui nous indique l'étendue des zones d'exploitation forestière et qui nous révèle la densité spatiale des parterres de coupes.


ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

Les données relatives à la cartographie des chemins proviennent de deux principales sources: d'une part, la Base de données topographiques et administratives (BDTA) à l'échelle 1/250 000 a servi de fond de carte et, d'autre part, nous avons consulté les cartes et les rapports produits par le ministère des Ressources naturelles.

En raison de l'échelle relativement petite de la carte, tous les chemins n'ont pu être cartographiés. En gros, nous retrouvons sur la carte les chemins principaux à caractère permanent et ouverts à l'année (emprise de 30 m et plus) et les chemins secondaires fermés après chaque opération annelle de coupes (emprise de 25 à 30 m). Il existe une troisième catégorie qui comprend les chemins annexes pouvant être fermés durant les périodes pluvieuses auxquels s'ajoutent les chemins abandonnés qui ne sont plus entretenus et qui ne peuvent être empruntés sans danger.


COMMENTAIRE

En 2000, on retrouvait, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, 2 579 km de chemins forestiers permanents visibles en bonne partie sur la carte. Quelque 76 ponts permettent aux chemins permanents de traverser plusieurs cours d'eau. Au réseau permanent s'ajoutent les chemins secondaires dont le kilométrage ainsi que le nombre de ponts sont inconnus. Enfin, il existe une multitude de chemins annexes et abandonnés dont une partie est gérée et entretenue par les zones d'exploitation contrôlée (ZEC) et les pourvoiries.

Le réseau des chemins forestiers s'articule comme une toile d'araignée autour de l'écoumène habité de la région là où se concentrent les scieries et les usines de pâtes et papier. La carte nous permet de voir un réseau de chemins permanents relativement dense dont le quadrillage s'apparente à la structure d'un réseau de drainage. En effet, le parcellaire forestier, qui sert à l'inventaire et à octroyer les aires de coupes, a été découpé sur la base des bassins hydrographiques. Ainsi, aux voies de circulation majeures se greffent des arêtes, souvent de moindre qualité, qui se terminent en tentacules, qui forment des boucles ou qui se subdivisent à nouveau.

Au sud de l'écoumène, le réseau s'intègre souvent aux routes de communication interrégionales (Québec, Mauricie, Charlevoix). Au nord, le réseau s'étend continuellement et couvre des aires de plus en plus grandes. Actuellement, le réseau forestier permet d'atteindre le sud du lac Manouane situé à 245 km au nord de Chicoutimi. Ce réseau rejoint Chibougamau, à l'ouest, et la Côte-Nord, à l'est.

Bien que l'organisation du réseau de chemins forestiers permette de minimiser le mouvement depuis les aires de coupe jusqu'aux lieux de transformation, il ne faut pas sous-estimer la part que prennent les activités récréatives (chasse, pêche, villégiature, tourisme d'aventure) dans l'utilisation de ces chemins. Les amateurs de plein air empruntent les chemins forestiers, récupèrent les tronçons abandonnés et construisent parfois leurs propres voies d'accès.


RÉFÉRENCES

GAUTHIER, Majella-J. et Louis-Marie BOUCHARD (sous la direction de), (1981), Atlas régional du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Gaëtan Morin éditeur, planche F-16.

BRISSON, Carl, (1994), Discours, législations et pratiques de la gestion polyvalente des milieux forestiers publics sagamiens, 1960-1994, Chicoutimi, UQAC, Mémoire de maîtrise, 239 pages.

LABERGE, Claudine et Marie-Josée TREMBLAY, (1991), Contribution de la géomatique à l'utilisation d'une banque de données à référence spatiale pour la gestion de la villégiature au Saguenay—Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, UQAC, Mémoire de baccalauréat en géographie et aménagement, 45 pages.

DÉSY, Jean (sous la direction), (1995), Des forêts pour les hommes et les arbres, Laval, Éditions du Méridien, 369 pages.

http://www.mrn.gouv.qc.ca/3/30/ 3 01/Portr a it/portrait_co m plet.asp


SOUTIEN FINANCIER

Fonds académique du réseau de l'Université du Québec (FODAR)

Fondation de l'Université du Québec à Chicoutimi (FUQAC)

Projets structurants à caractère régional (CRCD)

Carl BRISSON, Pierre-Martin CÔTÉ et Majella-J. GAUTHIER,

Laboratoire de télédétection et de géomatique, Université du Québec à Chicoutimi, juin 2001.