Les voies de communication
du Saguenay—Lac-Saint-Jean en 2000
BUT ET OBJECTIF
L'organisation
de l'armature de communication revêt une importance primordiale pour
une région excentrique et éloignée des grands marchés de matières premières
(bauxite) et de consommation (aluminium, papier-journal, bois d'œuvre).
Comme la région est en dehors des grands circuits de communication,
son développement a nécessité la mise en place d'infrastructures de
transport qui supportent les déplacements des personnes et des marchandises
à l’intérieur et vers l’extérieur de la région, par des liaisons routières,
ferroviaires, maritimes et aériennes. Cette carte a pour objectif de
tracer le portrait des infrastructures de transport, l'organisation
et l'étendue des différents réseaux et les liens vers l'extérieur de
la région.
ASPECTS
MÉTHODOLOGIQUES
Les
données relatives à la cartographie du réseau routier et ferroviaire
proviennent de deux principales sources: d'une part, la Base de données
topographiques et administratives (BDTA) à l'échelle 1/250 000 a servi
de fond de carte et, d'autre part, nous avons consulté divers documents
du ministère des Transports (MTQ).
COMMENTAIRE
De
toutes les voies de communication présentes dans la région, c'est le
réseau routier qui est le plus développé. Cependant, il n'en a pas toujours
été ainsi. En effet, ce n'est qu'à partir des années 20 que la région
s'est vu doter d'un premier lien véritablement carrossable, soit la
169 autour du lac Saint-Jean qui devient la 170 entre Saint-Bruno et
Saint-Siméon. Ainsi, via Charlevoix, il était possible de se rendre
à Québec. Entre 1930 et 1970, le réseau routier supérieur fut parachevé
et permit de relier le Saguenay–Lac-Saint-Jean à toutes les régions
voisines: les régions du Nord-du-Québec par la route 167, de la Côte-Nord
par la 172, de Québec par la 169 et la 175, de Charlevoix par la 170
et de la Mauricie par la 155. Cependant, cette région n'est toujours
pas reliée aux régions limitrophes par un lien autoroutier, spécialement
vers Québec là où les échanges sont les plus nombreux. En effet, ce
lien autoroutier dans la réserve faunique des Laurentides a fait l'objet
de demandes maintes fois répétées par la population régionale afin d'améliorer
la sécurité sur une route souvent hasardeuse, surtout durant la longue
période hivernale, où le trafic lourd s'est accentué depuis plusieurs
années.
Étapes de mise en place des liens routiers extrarégionaux
Numéro de
route |
Lien |
Année |
175 |
Chicoutimi-Québec |
1948 |
167 |
La Doré-Chibougamau |
1950 |
155 |
Chambord-La Tuque |
1954 |
172 |
Chicoutimi-Tadoussac |
1967 |
Le
réseau ferroviaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean a été relié à l’ensemble
du réseau nord-américain via la Mauricie dès 1888 lorsque le premier
train entra à la gare de Roberval. Cependant, la mise en place de la
majeure partie du réseau actuel a été effectuée entre 1888 et 1927.
À l’intérieur de la région, il s’étend du Nord-du-Québec jusqu’à La
Baie, et de Chambord à la Mauricie. Laterrière, Alma et Dolbeau-Mistassini
y sont reliées par des tronçons.
La
région compte deux ports en eau profonde situés à La Baie. Tout d'abord,
les Installations portuaires de Port-Alfred sont les plus importantes
de la région. Elles furent construites en 1915 et agrandies à quelques
reprises depuis ce temps. Ces Installations sont constituées de deux
quais, propriétés de la compagnie Alcan: le quai Duncan, qui est principalement
utilisé pour l’approvisionnement de cette dernière en matières premières
(bauxite, alumine, coke), et le quai Powell, qui sert à la manutention
de vracs liquides et de marchandises générales, notamment pour la compagnie
Abitibi-Consolidated (papier). Mentionnons que la compagnie Alcan a
récemment confié, à l’Administration portuaire du Saguenay, la gestion
des opérations du quai Powell.
En
1985, la région se dotait d'une nouvelle infrastructure portuaire. Port
Saguenay, un port fédéral public, venait remplacer le port de Chicoutimi.
Ce port a une vocation polyvalente où on transborde des produits forestiers
(bois d'œuvre, pâtes et papier), de la marchandise générale, du sel,
du charbon, du granit, des vracs liquides, etc. Enfin, cette même administration
possède un terminal de produits pétroliers, le terminal Albert-Maltais,
sur la rivière Saguenay à Chicoutimi. Ce terminal fut construit en 1976,
mais il est inexploité depuis 1992.
Le réseau aéroportuaire public de la région est constitué
de cinq aéroports. Ce réseau a été mis en place à partir de 1942 avec
la construction de la base militaire de Bagotville qui servira, dès
1943, d'aéroport civil. À la même époque et pour les mêmes besoins,
l'aéroport de Saint-Honoré a été construit. En 1971, l'avenir de cet
aéroport est assuré par l'ouverture de l'école de pilotage du Cégep
de Chicoutimi. À la fin des années 50, des aéroports sont construits
à Roberval, Alma et Saint-Félicien. Selon la politique aéroportuaire
du Québec, l’aéroport de Bagotville fait partie du réseau supérieur,
alors que les aéroports d’Alma, de Dolbeau-Mistassini–Saint-Félicien,
de Roberval et de Chicoutimi–Saint-Honoré font partie du réseau local.
La région compte également plusieurs hydroaérodromes et l’accès est
public à quatre d’entre eux. Bien que la région soit bien dotée en infrastructure
aéroportuaire, ce moyen de transport demeure le moins utilisé pour le
transport des personnes et des marchandises en raison des tarifs trop
élevés qui sont exigés par les transporteurs.
En somme, la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean est
pourvue de systèmes et d’infrastructures pour tous les modes de transport,
soit le routier, le ferroviaire, le maritime et l’aérien.
RÉFÉRENCES
ADMINISTRATION PORTUAIRE DU SAGUENAY, (1999), Plan
d'utilisation des sols, Chicoutimi, François Boivin urbaniste, 53 pages.
GAUTHIER, Majella-J. et Louis-Marie BOUCHARD (sous
la direction de), (1981), Atlas régional du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
Chicoutimi, Gaëtan Morin éditeur, planche F-12.
GIRARD, Camil et Normand PERRON, (1989), Histoire
du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Québec, Institut québécois de recherche
sur la culture, 665 pages.
MINISTÈRE DES TRANSPORTS, (2000), Plan de transport
du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Diagnostic régional des transports, Québec,
MTQ, 127 pages.
MINISTÈRE DES TRANSPORTS, (1998), Plan stratégique
du ministère des Transports, Québec, MTQ, 53 pages.
PÉPIN, Pierre-Yves, (1969), Le royaume du Saguenay
en 1968, Ottawa, MEER, 435 pages.
http://www.mtq.gouv.qc.ca/regions/saguenay/index.htm
http://www.portsaguenay.ca/
SOUTIEN
FINANCIER
Fonds
académique du réseau de l'Université du Québec (FODAR)
Fondation
de l'Université du Québec à Chicoutimi (FUQAC)
Carl
BRISSON, Pierre-Martin CÔTÉ et Majella-J. GAUTHIER,
Laboratoire de télédétection et de géomatique, Université
du Québec à Chicoutimi, juin 2001.