Le dynamisme de l’habitat au
Saguenay–Lac-Saint-Jean
Étude géographique sur la
construction domiciliaire de 2004 à 2006
Présentation
L’Atlas électronique du Saguenay–Lac-Saint-Jean vient de
réaliser une analyse sur la vitalité de construction domiciliaire dans les
municipalités de la région. Les huit cartes produites apportent un regard
nouveau sur la région, révèlent des faits intéressants et définissent des zones
de vitalité et de moins grand développement.
Il faut dire d’abord que plusieurs critères peuvent êtres
utilisés pour déterminer la vitalité ou la « dévitalisation » des
collectivités. Le dynamisme de l’habitat en est un; c’est celui-là qui a été
retenu1. Il y aurait aussi l’évolution de la population, la création
ou la perte d’emplois, la promotion de la vie sociale et culturelle, l’amélioration
de l’utilisation du sol, le développement d’équipements et des infrastructures.
On pourrait parler également de concepts plus complexes comme ceux de fragilité,
de restructuration (déstructuration) et de performance2.
Dans le cas qui nous intéresse, c’est à partir d’une enquête
auprès des 50 municipalités de la région et des MRC que les chercheurs ont
compilé les données sur trois ans, soit pour les années 2004, 2005 et 2006
(celles de 2007 n’étant pas encore disponibles au début du projet). Ils ont
surtout mis l’accent sur la construction de nouvelles résidences principales et
secondaires, les logements, la valeur des permis, l’impact dans les
collectivités et dans l’occupation du territoire. Ils proposent une carte-synthèse
sur le dynamisme domiciliaire et démographique.
Voici
quelques faits saillants de l’étude.
Le portrait d’ensemble prend la forme d’un corridor de
vitalité domiciliaire, de chaque côté de la rivière Saguenay, dans les
municipalités périurbaines partant des alentours d’Alma jusqu’à Saint-Félix-d’Otis;
en général l’impact des nouveaux logements y est élevé (>3 %) et la
variation relative de la population est plus élevée que la moyenne régionale.
D’autre part, le sud et le nord-ouest du Lac-Saint-Jean
n’obtient pas d’aussi bons résultats en termes de dynamisme. Dans plusieurs
municipalités, il n’y a pas ou très peu de construction de maisons principales
et bien souvent cela coïncide avec de forts déclins démographiques (parfois
jusqu’à 19 %).
Selon les données recueillies, il y a eu la construction au
total de 1 806 résidences principales et de 479 de résidences secondaires
au cours des trois ans sur lesquels porte l’étude. Les moyennes par
municipalité sont respectivement de 35 unités pour les premières et de 9 pour
les secondes.
Les nouvelles résidences principales sont évidemment plus
nombreuses dans les centres urbains; la ville de Saguenay prend la part du lion
avec 46 %. C’est aussi dans les municipalités en
bordure des centres urbains comme Saguenay et Alma que les constructions occupent
une place importante.
Les nouvelles résidences secondaires (villégiature) sont
construites davantage dans les municipalités localisées en bordure de
l’écoumène; c'est-à-dire celles qui sont bien pourvues en matières de surfaces
en eau, en massifs montagneux, en équipements récréatifs. Leur valeur moyenne
en dollars varie sensiblement; par exemple les simples camps de chasse rivalisent
difficilement avec les « chalets-maisons » de Lac-Kénogami.
La valeur totale des investissements pour l’ensemble des
trois années atteint la somme de 287 707 000 $. Dans certaines
municipalités rurales ou périurbaines, la valeur totale des permis peut
atteindre 17 000 000 $, c’est les cas de Saint-David-de-Falardeau:
la collectivité rurale qui joue un rôle de chef de file l’échelle régionale.
Il faut dire aussi que les investissements contribuent, dans une bonne mesure, à
enrichir les collectivités (valeur foncière, taxes, etc.).
Chose surprenante, et c’est paradoxal, on continue à
construire des maisons dans la plupart de municipalités même si la population
décline en nombre. Cela laisse supposer qu’il n’y a pas d’effondrement de
toutes formes de dynamisme dans les zones en déclin démographique3.
Que réserve le futur? Il sera alors intéressant de voir dans
les prochain mois l’évolution de ce portrait qui vient d’être tracé de la
construction domiciliaire dans les municipalités de la région. Des initiatives,
semble-t-il encourageantes, sont présentement en cours notamment à La Doré,
Saint-Bruno et Saint-Ambroise: incitations à la construction, programmes
d’établissement de résidents et de nouveaux arrivants.
Les résultats détaillés de l’analyse sont disponibles sous
forme de cartes et de textes explicatifs sur le site de l’Atlas: www.uqac.ca/atlas dans la section
Population et société; caractéristiques de la population et du peuplement:
logement (en passant par Accès aux cartes ou Liste des cartes).
Notes
et références:
1-SIMARD,
Majella, 2003, La fragilité de l’espace rural québécois: le cas des petites
localités du Bas-Saint-Laurent: enjeux et perspectives d’avenir, Université
du Québec à Rimouski, thèse de doctorat en développement régional, 964 p. Cette
thèse montre de très belle façon comment le dynamisme de l’habitat peut
aisément expliquer en partie la fragilité des petites localités rurales du
Bas-Saint-Laurent.
2-BHERER, Lawrence, Nathalie BOLDUC
et Julie LEVASSEUR, 2000, « Les conditions favorables et défavorables à
l’appropriation par les communautés de leur développement », dans Le
développement et l’aménagement des régions fragiles à l’ère des mutations
globales, sous la direction de Danielle Lafontaine et de Nicole Thivierge, Université
du Québec à Rimouski, GRIDEQ-GRIR, p. 81-100.
3-DUGAS, Clermont, 1996, L’espace
rural canadien, Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec, 217 p.
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Recherche et rédaction: Majella-J.
GAUTHIER, Chantale TREMBLAY et Carl BRISSON
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